#19 Utiliser la marque pour créer de l’impact

Inclusivement Vôtre – Côté Salarié’e – Val Leroy

Pour écouter l’épisode 19

Parce que l’inclusion passe par l’accessibilité de tous nos contenus, notre podcast est retranscrit à l’écrit. Vous pouvez retrouver la transcription écrite de l’épisode ci-après.

Dans cette retranscription, vous allez lire des passages rédigés en écriture inclusive et d’autres non. Chez Projet Adelphité, nous utilisons quotidiennement l’écriture inclusive, c’est pourquoi les interventions de Laura sont rédigées de cette manière. Cependant nous souhaitons retranscrire avec fidélité la parole de l’invité’e. Nous avons donc fait le choix de ne pas appliquer l’écriture inclusive lors de ses interventions.

Bonne lecture.

Transcript Episode #19

Introduction

Bienvenue dans ce nouvel épisode d’Inclusivement Vôtre !

Inclusivement Vôtre, c’est le podcast qui envisage la culture d’entreprise comme un pilier stratégique du développement des organisations, avec un prisme diversité et inclusion.

Je m’appelle Laura Driancourt et je suis l’hôte de ce podcast créé et produit par Projet Adelphité, l’agence de conseil et stratégie en diversité et inclusion qui propose une approche multidimensionnelle pour mettre ce sujet au coeur de la performance des organisations.

Bonne écoute !

Présentation de l’épisode

J’ai le plaisir de compter Val parmi mes ami’es depuis plusieurs années désormais. C’est toujours passionnant d’échanger ensemble sur les questions de discrimination. Je suis ravie de la compter parmi les invité’es d’Inclusivement Vôtre et de partager avec vous l’une de nos conversations.

Val est rédactrice pour le blog de Decathlon. Au cours des trois prochains épisodes, elle nous partage les bonnes pratiques de Decathlon qui ont participé à son sentiment d’inclusion et à son épanouissement dans la structure.

Cette première partie porte sur l’utilisation d’une grande marque pour créer un impact positif et fort, mais aussi l’importance d’inclure les personnes concernées dans la création ainsi que la nature donnant-donnant de la relation entreprise-salarié’e.

Contenu de l’épisode

Inclusion et perfomance

Laura : Bonjour Val, je suis ravie d’enregistrer cet épisode avec toi. Comment tu vas ?

Val : Ça va très bien. Et toi ?

Laura : Ça va aussi merci. Merci d’avoir accepté mon invitation à participer à cet épisode d’Inclusivement Vôtre. Pour commencer je te propose de te présenter ainsi que ton entreprise.

Val : Je m’appelle Val Leroy, je suis journaliste pigiste et accessoirement je travaille aussi en entreprise, en rédaction pour Decathlon pour le site Conseils Sport, le média de Decathlon.

Laura : Super, merci beaucoup. On va faire quelques questions sur les définitions autour de tout ce qui est culture d’entreprise, diversité, inclusion. Pour commencer comment tu définirais la diversité et l’inclusion ?

Val : C’est très vaste. Je pense qu’en entreprise, souvent on pense juste à l’égalité des genres, mais c’est beaucoup plus vaste que ça. Ça inclut aussi la lutte contre le validisme, la lutte contre le racisme, contre l’âgisme, en fait contre toute forme de discrimination envers toute personne concernée par ces discriminations. Donc c’est vraiment un écosystème très vaste de luttes à inclure dans la politique diversité des entreprises, ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.

Laura : Oui, il y a beaucoup de progrès à faire là-dessus. En quelques mots, comment tu définirais la culture d’entreprise ?

Val : Je pense que c’est propre à chacun. Souvent les entreprises essaient de définir une culture d’entreprise à laquelle chacun doit s’identifier. Mais je pense que ça doit être une relation à double sens. Donc il y a ce que l’entreprise propose en termes de culture, mais aussi ce que les salariés en font et les prestataires, etc… C’est encore une fois tout un système relationnel. Je pense que c’est le volet salarié que l’entreprise en France aujourd’hui ne comprend toujours pas. Parce que dans la culture d’entreprise, souvent on nous parle des afterworks, des séminaires, des activités proposées. Et si on n’y participe pas, c’est le salarié qui refuse d’y participer qui est pénalisé alors que ce volet-là de la culture d’entreprise ne lui convient pas et normalement il ne devrait pas avoir à se forcer pour correspondre aux standards de l’entreprise. C’est donnant-donnant ce que l’entreprise donne c’est au salarié d’accepter ou de refuser si ça ne lui convient pas. Donc pour moi, la culture d’entreprise c’est à la fois ce que l’entreprise propose mais aussi ce que les salariés peuvent ou non en faire.

Laura : Du coup, tu le lies pas mal avec les questions d’inclusion au final, comment on peut se sentir inclus dans une entreprise, selon la culture et selon les pans qui nous conviennent.

Val : C’est ça, exactement.

Laura : Dans cette continuité, comment pour toi la culture d’entreprise peut s’articuler avec la stratégie des organisations ?

Val : Je pense que pour le coup, c’est la certification Great Place to Work qui le lie assez bien et qui permet aussi un tremplin aux entreprises. Si en entreprise, en tant que dirigeant, tu te poses la question de ” comment je fais pour articuler les deux ? “, passer par cette certification, que ça donne lieu à la certification ou que ce soit juste histoire de tester et de voir un petit peu où on en est en tant qu’entreprise, c’est plutôt pas mal parce que c’est vrai que c’est vaste. C’est une question qui est assez compliquée et souvent on se dit ” la culture d’entreprise, la diversité, c’est accessoire, c’est superflu et ce qui compte c’est la performance”. Mais en réalité, c’est vraiment lié. Si tu te sens bien en entreprise tu performes davantage et si tu performes davantage tu as envie aussi de t’investir davantage dans l’entreprise. C’est donnant-donnant. En même temps, si tu t’investis, il faut aussi que tu te sens bien, que ça n’empiète pas sur ta vie perso. C’est toujours une question d’équilibre qui n’est pas toujours respectée et que ce soit par l’entreprise ou par le salarié lui-même qui a envie en fait d’être reconnu dans l’entreprise et qui du coup va donner davantage et grignoter sur son temps perso. C’est l’effet boule de neige et tu peux facilement finir en burn-out comme ça. Mais je pense que dans le volet stratégie globale, il faut inclure ce volet diversité et ce volet culture d’entreprise, en même temps que le volet performance et objectif sur le court terme comme sur le long terme, pour pouvoir à terme performer durablement et sans empiéter sur la santé mentale de ses salariés et éviter du coup, un turnover fort, qui peut être significatif de quelque chose qui ne fonctionne pas.

Laura : Totalement. Tu parlais un peu de ton entreprise Decathlon donc c’est un peu le moment, soit on fait de la pub pour Decathlon soit pas du tout. Quels mots-clés tu utiliserais pour définir les valeurs de Decathlon à l’heure actuelle ?

Val : Je peux parler que de mon équipe puisque je ne suis pas dans cette équipe depuis très longtemps puisque ça fait un mois et quelques. Donc je suis vraiment encore dans la période lune de miel. Dans cette équipe, pour l’instant en tout cas, je me sens vraiment bien. Je pense qu’il y a un côté profondément humain. J’ai tout de suite été très bien accueillie. On m’a tout de suite incluse dans les discussions, dans les échanges, dans les blagues. Il y a un côté aussi performance. Je trouve que la performance est vraiment bien valorisée et les compétences aussi, donc ce que tu sais faire. On te demande ce que tu sais faire et ce que tu aimes faire. Et pour moi c’est super important, notamment par rapport à mon handicap et à mes capacités et je trouve que vraiment c’est le côté humain et performance qui est lié, qui me plaît beaucoup. Et je sais que c’est un peu bateau de dire “ah c’est humain et performance”. Ça fait un peu bienveillance et exigence mais en vrai, c’est ce que tu en fais, tu vois. Je sais que ça a été beaucoup utilisé par pas mal d’entreprises comme vitrine et que derrière, ce n’était pas le cas. Moi, pour l’instant en tout cas, c’est le cas. Ces deux valeurs-là sont vraiment présentes et c’est exactement ce que je recherchais. Moi, je voulais trouver un job en entreprise parce que j’aime bien être en entreprise et je voulais trouver un job où on sait valoriser mes compétences et en même temps où je me sens bien parce que mes collègues sont sympas parce que l’équipe est chouette parce que l’ambiance est bonne et parce que c’est en fait tout ça. Moi, sans ça, je n’arrive pas à performer, sans une équipe où tu te sens bien, je n’arrive pas à performer, c’est pas possible.

Le sentiment d’inclusion chez Decathlon

Laura : Tu disais que tu as été incluse dès le début. Est-ce que tu as su les identifier à un moment avant, par exemple sur l’annonce, ou lors des entretiens, ou ça a été vraiment au fur et à mesure ?

Val : Alors je trouve que les annonces, dans tous les cas, sont souvent impersonnelles. J’ai du mal à déterminer qui est derrière l’annonce à chaque fois, parce que je trouve que toutes les annonces se ressemblent sincèrement. Et c’est compliqué de se démarquer sans faire un peu de bullshit donc j’ai appris en fait à ne pas me dire “Qui est derrière cette annonce ? Qu’est-ce qui est censé transparaître ? ” et je me dis toujours “Bon bah je vais déjà me renseigner sur l’entreprise” et Decathlon, pour le coup, je m’étais renseignée il y a un petit bout de temps parce que dans le Nord en fait, c’est une entreprise qui rayonne beaucoup. Je savais qu’en tout cas, les valeurs qui étaient affichées me correspondaient. Je suis très sportive, j’aime beaucoup bouger. Je trouve que ce qu’ils proposaient en tout cas ce qui en ressortait publiquement me correspondait. Donc c’est une entreprise sur laquelle j’avais un œil depuis un petit bout de temps. Donc quand je suis tombée sur cette annonce, qui proposait un poste de rédacteur, rédactrice culture et société dans le sport, forcément j’ai fait «OK là, c’est un signe » et en fait ça a plus été dans l’échange que j’ai eu avec mes deux supérieures actuelles que j’ai pu me dire « OK, c’est bon, vraiment dans les valeurs, ça va me correspondre. C’est cette équipe-là qui peut me correspondre » parce que j’avais un peu peur du rapport que j’avais au sport et que ça ne correspond pas à ce qu’elles attendaient. Parce que je n’ai pas toujours eu un rapport très sain au sport et c’est ce que je leur ai dit, que j’étais un peu à demi-mot pendant l’entretien, en disant « En fait je n’ai pas toujours un rapport sain au sport, mais maintenant ça va et tout, ça va mieux ». Et puis en fait elles m’ont directement demandé « Mais si ça ne te dérange pas d’en parler, est-ce que tu peux nous expliquer ce que tu entends par un rapport pas très sain au sport ? ». Et j’ai trouvé déjà, un, très chouette qu’elles me disent « si ça ne te dérange pas d’en parler » et je sentais que c’était sincère, que ce n’était pas juste « Si tu ne réponds pas attention ». Et du coup, je leur ai expliqué « Voilà en fait, il y a quelques années, ça commence à faire un bout de temps parce que le temps passe, mais il y a quelques années j’utilisais le sport comme levier dans mon anorexie et ce n’était pas très sain et j’ai dû retravailler dessus. ». Et elles m’ont dit « Merci de nous en avoir parlé. ». Et puis c’est un sujet en plus auquel on s’intéresse. », trop chouette. Enfin, c’est vrai que quand tu es une enseigne de sport et que tu as un média sportif à faire tourner, c’est parfois très compliqué d’aborder le sujet des TCA, c’est délicat, ce n’est pas forcément à nous de le faire, mais en même temps on a envie de le faire. Parce que c’est aussi une responsabilité d’entreprise que de dire « Voilà on vous parle beaucoup de sport, mais ça ne veut pas dire que vous devez tomber dans la bigorexie. », donc l’obsession pour le sport et ça ce n’est pas sain. Et de dire voilà les garde fous en fait c’est ça, je trouve ça hyper intéressant et j’ai trouvé ça chouette qu’elles soient sensibilisées déjà à ce sujet-là et qu’elles aient en tête le fait qu’il faut en parler et il faut prendre sa part dans la lutte contre les TCA de manière saine et pas de manière culpabilisante non plus en disant « Si tu es anorexique, arrête. ».

Laura : Oui alors que c’est une maladie et c’est important d’être accompagné’e là-dedans pour que ça aille mieux . Et le rapport au sport comme tu dis est super important dans cette maladie, c’est souvent l’imaginaire qu’on a. Après effectivement, il y a des personnes qui sont anorexiques, qui n’utilisent pas le sport comme levier, mais en tout cas il y a quelque chose de ça. Et même sans basculer dans l’anorexie, il y a des gens qui développent une addiction au sport parce que comme beaucoup de choses qui génèrent des effets positifs dans le cerveau, de la dopamine, les endorphines etc. Ça peut créer des addictions. Et puis c’est dangereux aussi pour le corps de faire du sport à trop haute dose. Le corps il prend, ça le fatigue beaucoup, tout est sursollicité.

Val : C’est ça . Et puis on a continué d’en parler après, au fils de mon intégration et j’ai trouvé ça vraiment chouette. Tu vois déjà on ne tombait pas dans le « C’est bien t’as réussi ton combat contre l’anorexie. », c’était plus tu vois de l’inquiétude bienveillante en mode j’ai un de mes collègues qui m’a dit « Mais tu n’as pas peur en étant chez Decat’ de retomber là-dedans enfin dis-nous si jamais tu sens que ça ne va pas et tout. » et j’ai trouvé ça chouette tu vois, c’était pas faussement inquiet c’était vraiment « On veut que tu te sentes bien et on veut que tu sois à l’aise dans l’équipe et dans la marque. ». Tu vois cette discussion, je sens qui est ouverte et qui n’est pas culpabilisante. Donc ça c’est chouette.

Laura : Oui et puis le fait que ça soit explicité, savoir que tu peux compter sur les personnes de ton équipe, je pense que c’est super important.

Val : Ouais, c’est ça. Et puis c’est chouette parce que tu vois ils et elles savent que c’est un sujet qui m’a beaucoup touchée. Du coup, quand on écrit un article sur comment maigrir moi, je trouve ça dramatique, mais ça reste en fait un sujet qui est beaucoup demandé et il y a énormément de recherches. On pourrait choisir de ne pas écrire dessus ça ne veut pas dire que les requêtes SEO, donc les recherches faites par les utilisateurs s’arrêteraient et ils iraient chercher un contenu qui n’est pas qualitatif, qui peut être dangereux même. Donc il faut écrire dessus, il faut écrire bien dessus et c’est ça le truc qu’on veut faire. Et je trouve ça chouette parce que souvent, quand un article écrit sur ces sujets-là, mes collègues vont se tourner vers moi en me disant « Est-ce que tu veux le relire ? Est-ce que tu peux nous dire si tu vois des redflags ou pas. Et si oui, est-ce que tu peux nous accompagner dans l’écriture de cet article ? ». Et je trouve ça trop bien. Parce qu’elles me demandent si ça ne me dérange pas parce que ça pourrait en fait me trigger complètement. Et de deux, elles voient mon vécu comme une forme d’expertise et un bon moyen de détecter les choses qui ne vont pas. Dans l’article et les choses qu’on peut améliorer, je trouve ça bien.

Laura : Oui c’est vraiment chouette . Surtout qu’effectivement comment maigrir ça reste important de parler de ces articles parce qu’il y a des raisons parfois de santé, vraiment d’importance de maigrir. Ce n’est pas le cas pour tout le monde, on va le préciser. Il y a des personnes grosses qui sont en excellente santé, qui sont parfois en bien meilleure santé que des personnes minces. Voilà la minceur, ce n’est pas un gage de santé. Je pense que c’est important de l’expliciter vu qu’on parle de tout ça dans l’épisode et du coup ça reste important d’avoir ce genre d’article mais qui sont sains. Où c’est construit de façon saine et effectivement qu’il n’y a pas une incitation à basculer en TCA parce que ça peut se faire super facilement. Et toi tu as une expertise unique parce que tu as eu cette maladie, qui rentre du coup dans les TCA, donc les troubles du comportement alimentaire et en plus tu en es sortie, tu as aussi poussé une réflexion là-dessus etc. Tu as su retravailler ton rapport au sport et donc tu as un point de vue qui est juste ultra précieux dans ce type de contenu. En fait, on a besoin d’entendre, je pense, plus de voix, d’avoir en tout cas l’input de plus de personnes qui ont ce type de vécu. Et ça, ça marche pour tous les sujets en vrai. Mais vu qu’on parle de sport.

Avoir de l’impact grâce à la marque

Val : Oui, exactement. Parce qu’il y a certains leviers qu’elles ne vont pas forcément identifier comme étant peut-être un poil dangereux ou un poil pas ouf je vais directement dire « Là c’est bizarre quand-même. ». Ou des choses qui sont oubliées alors typiquement on va se dire « Comment est-ce qu’on parle des régimes ou de la perte de poids ? ». Et moi directement je vais dire « Mais attend déjà on va recadrer le truc en disant qu’une perte de poids ou un processus en tout cas de perte de poids, ça ne se fait pas tout seul dans son coin parce que ça peut être super dangereux et que tu peux avoir des carences, tu peux te créer des carences, tu peux bousiller ton métabolisme. Il y a plein de trucs, tu peux sombrer dans les TCA. ». Enfin, il y a plein de trucs qui peuvent partir en live et du coup tu t’encadres toujours d’un professionnel de santé. Que ce soit un médecin généraliste qui saura te dire « Voilà, OK, tu veux te lancer là-dedans. Est-ce que oui ou non c’est adapté à ton poids actuel parce que si c’était déjà ton poids de forme, pourquoi vouloir perdre du poids ? ». Là c’est ta perception de toi-même et du coup ça peut être un glissement aussi vers les TCA parce que peut-être que tu fais de la dysmorphophobie. Aussi est-ce que t’es prête ou prêt à faire ce processus de perte de poids ? Ce qui veut dire tu dois d’abord faire une prise de sang pour avoir un bilan, où est-ce que tu en es, est-ce que tu as des carences ? Est-ce que c’est justifié ? Est-ce que c’est sain vraiment de te lancer là-dedans dans la perte de poids ? Quelles sont tes motivations ? Est-ce que tu veux perdre du poids parce que ton poids actuellement une incidence sur ta santé ou est-ce que tu as envie de perdre du poids parce que tout le monde te dit de perdre du poids et que voilà. Mais au final, si ton bilan sanguin te dit que tu n’as aucun problème de santé à ton poids actuel, que tu ne ressens aucune douleur articulaire, voilà pourquoi est-ce que tu veux perdre du poids ? Et si c’est la pression sociale, saches que la pression sociale te dira toujours qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez toi et que si tu essayes de répondre à toutes ces injonctions, au mieux tu peux gagner une dépression au pire tu peux vraiment sombré dans des bails très sombres et c’est pas cool. Donc le fait de dire, de préciser d’entrée de jeu il faut s’encadrer d’un professionnel de santé et un bon professionnel de santé. Pas quelqu’un qui va te dire « Tous tes problèmes de santé sont liés à ton poids. », c’est important. Et de se poser la question « Vraiment pourquoi est-ce que j’ai envie de perdre du poids ? » c’est important. Tous les papiers qui parlent de perte de poids ne le précisent pas enfin l’immense majorité d’ailleurs des papiers qui parlent de perte de poids ne précisent pas que ça ne se fait pas tout seul dans son coin et que ça peut être très dangereux. Je trouve ça dramatique qu’on en soit là aujourd’hui et que ce soit la requête SEO encore la plus demandée sur Internet c’est quand même fou.

Laura : Oui, mais du coup tu as la possibilité d’avoir un impact super important avec la force de frappe de Decathlon. Je n’aime pas trop cette expression en vrai, mais avec le poids de Decathlon dans le sport en France. Tu as vraiment la possibilité d’avoir un véritable impact.

Val : Ouais.

Laura : C’est important et c’est cool.

Val : C’est ça qui me plaisait parce que oui écrire sur le sport ça m’intéresse beaucoup et tout. Mais avoir une plate-forme qui est aussi puissante pour pouvoir faire changer les choses et faire, en soit, ce qu’on fait sur certains sujets, c’est quasiment de l’entrisme rédactionnel. En gros on va se saisir de requêtes SEO qui peuvent très rapidement mal tourner mais pour en faire quelque chose de vertueux et qui puisse vraiment aider les personnes qui vont les lire, éviter des déceptions pourries. Tomber dans l’effet yo-yo sur ton poids parce que tu vois la requête ce n’est pas seulement perdre du poids, c’est perdre du poids rapidement. Et en fait non, tu ne peux pas perdre du poids rapidement et de manière durable. Tu vois ce poids-là si tu le perd rapidement

Laura : Il revient.

Val : Dans 95% des cas tu vas le retrouver ou alors tu vas le retrouver en plus, tu vas avoir des kilos en plus qui vont venir s’ajouter parce que tu as mis ton corps en état de famine et du coup il se dit je vais stocker parce que si elle refait ça ou s’il refait ça faut que j’ai une réserve.

Laura : C’est ça, il faut que je sois prêt’e à affronter la prochaine famine. Effectivement, c’est important de rappeler qu’une perte de poids, ça se fait sur le long terme. En fait, ce n’est pas en quelques semaines pour le soi-disant summer body qu’on va perdre et entre guillemets étrangement, c’est là où ces pertes de poids, enfin pas étrangement, mais c’est là où elles peuvent être presque entre guillemets plus rapides parce que comme tu travailles vraiment sur le long terme et tu prends soin de ton corps, il te le rend vraiment au centuple. Et je trouve que psychologiquement, comme tu sais que tu t’engages sur six mois, un an, deux ans voir toute ta vie et que c’est vraiment dans une idée de rééquilibrage alimentaire. C’est satisfaisant, parce que c’est une démarche pour prendre soin de soi au passage.

Val : Ouais, c’est ça et puis souvent typiquement moi à l’époque et encore aujourd’hui quand j’ai cette petite voix qui me dit « Il faut que tu perdes du poids. » en fait, généralement c’est pas ça. C’est pas un truc qui me dérange vraiment sur mon corps, mais je vais dire « Mais il faut que je perde du poids. » alors même que la solution c’est il faut que je fasse du sport juste parce que j’ai envie de raffermir une certaine zone de mon corps après le simple fait de faire une pratique sportive avec les hormones que ça génère et que je me sens mieux et ça m’aide aussi à plus me poser cette question de « Est-ce qu’ il faut que je perde du poids parce qu’il faut que je réponde à telle injonction ? ». Et souvent quand on se dit mais il faudrait que je perde du poids en réalité, il suffit de faire du sport pour juste, générer un peu d’hormones positives et puis se sentir mieux dans son corps, se rendre compte de ses capacités, du fait que son corps est capable de faire plein de trucs. Et ça, c’est ouf et que je n’ai pas besoin de le maltraiter en fait, pour répondre à des injonctions stupides et complètement superflues qui vont juste me faire du mal alors même que mon corps peut soulever 150 kilos à la force des fessiers.

Laura : C’est vrai que c’est incroyable !

Val : Ça, c’est chouette un jour ça me servira peut-être on ne sait pas.

Laura : On sait jamais si on a besoin de soulever c150kilos, on sait qui appeler.

Val : On sait pas.

Laura : Oui, complètement. Du coup, on a un peu dérivé du sujet, mais c’est super important. Donc si le podcast fonctionne bien ou a minima, si ça aide au moins une personne en vrai, la conversation qu’on a c’est déjà quelque chose de super positif, donc je pense que c’est important. Même sur un podcast sur la culture d’entreprise, c’est important au final de parler aussi de l’apparence physique, puisque ça fait partie des discriminations.

Val : Ouais et surtout dans une entreprise comme Decat’. Parce que moi je m’y sens bien parce que j’adore le sport. J’adore faire du sport. J’adore découvrir de nouveaux sports c’est un truc qui est hyper important dans cette culture d’entreprise. Il y a beaucoup, en tout cas de ce dont j’ai fait l’expérience jusqu’à présent, le sport fait partie intégrante de cette culture d’entreprise. Ce qui est logique c’est une enseigne de sport, donc en même temps t’as pas envie d’intégrer une enseigne de sport si tu n’aimes pas le sport.

Laura : Normalement, ça ne matche pas trop, effectivement.

Val : On parle beaucoup du sens qu’on met dans notre travail. On parle beaucoup des valeurs en ce moment. Enfin, surtout depuis la pandémie. Tu n’as pas envie d’intégrer une entreprise avec laquelle tu ne partages pas énormément de valeurs, à moins d’urgence alimentaire où tu ne peux pas faire autrement et du coup ça a un impact sur ton bien-être au travail forcément. Disons que, sans impératifs financiers, tu n’as pas envie d’intégrer une entreprise avec laquelle tu ne partages pas de valeurs. Et c’est pour ça que moi ce volet-là, le volet « Oui, j’adore le sport, mais j’ai eu, par le passé, un rapport assez malsain au sport et du coup il faut que je fasse quand même attention. » ça a été très important dans le processus d’intégration et j’ai eu à cœur de leur dire voilà mon passif. Ce n’est pas à eux de faire attention, mais juste qu’ils aient en tête que si un jour je dis « Là, non là, je le sens pas. » qu’ils sachent que c’est des raisons importantes, parce qu’en vrai les TCA, c’est un truc qui ne te quitte jamais. C’est un vrai handicap. Je trouvais ça important de leur en parler au même titre que ma surdité partielle. Enfin, pour moi c’est la même chose, c’est quelque chose qui peut avoir un impact sur mon quotidien et c’est important d’en parler.

Conclusion de l’épisode

On pourrait résumer notre conversation avec Val avec la phrase suivante : “Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités”.

La démarche de Decathlon montre qu’il est possible de répondre aux enjeux du business, comme le SEO, dans une démarche d’inclusion et de bienveillance.

Dans la deuxième partie de notre échange, nous approfondissons cette idée en abordant la responsabilisation des entreprises pour accélérer l’inclusion.

Outro

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A très bientôt pour un nouvel épisode d’Inclusivement vôtre !